La guerre officiellement déclarée commençait par les pires atrocités pouvant être commise par l'Homme. Tu as pleuré la mort du jeune prince Lucerys envoyé en simple messager à Accalmie. Lui qui était un enfant discret mais disposant d'une âme pure tout comme son dragon Arrax. La nouvelle de leur mort avait été l'élément déclencheur de la guerre. Tu comprenais la peine de la reine qui venait de perdre un de ses précieux et bien aimé enfant, dans tes appartements, seule, tu avais pleuré cette perte toi aussi.

La nouvelle de la mort de l'héritier d'Aegon l'usurpateur était arrivée aux oreilles de tous ici à Peyredragon. Et si certains la saluait, ton cœur avait raté un battement et baissant la tête pour ne pas montrer ton regard empli de haine et de douleur, tu étais resté jusqu'à la fin du conseil avant de prendre congé et d'aller te réfugier loin de tous ces gens, sur la longue procession de marches faisant une des réputations de Peyredragon. Vêtue chaudement d'un manteau noir aux broderies rouges rappelant le rouge des crabes des Celtigar, tu te laissais aller à ta tristesse alors que le vent frappait ton visage pale. Un cri mélangeant la tristesse, la douleur et la colère s'échappait du plus profond de ton âme. Rien à faire des gardes au loin à chaque extrémité de cet immense escalier qui pourraient t'entendre et venir à ton aide. Rien à faire du froid parcourant ton âme. Rien à faire des convenances! Tu devais évacuer ce que tu n'avais pas pu laisser échapper à l'annonce du trépas de Lucerys. Aujourd'hui était le coup de trop dans cette guerre. Dans ce conflits, les jeunes enfants n'y étaient pour rien, et s'en prendre à eux n'était que pure cruauté. Si Lucerys avais péri sur son dragon, le jeune prince Jaehaerys, fils de l'usurpateur était encore petit et était innocent. Tu savais Rhaenyra incapable de donner un tel ordre malgré son immense douleur, pour la seule et unique raison que elle aussi était mère et connaissait la douleur de perdre un enfant. La petite Visenya et Lucerys. Cet ordre ne pouvait pas venir d'elle. Cela ressemblait bien plus aux actes de Daemon... Ce prince était donc bien aussi cruel que sa réputation le disait!

"Fffff! Essaye de te relaxer Daehnys! Allez, reprend le contrôle, respire!" Les mains contre les rambardes de pierres, le bassin en arrière, tu tentais de gérer tes émotions comme tu avais autrefois géré les contractions. Les larmes coulaient sur ton visage, tu étais en pleure et rien ni personne n'aurait pu venir soulager cette peine. Tu ressentais la douleur des reines car toi aussi tu avais perdu des enfants. Tu connaissais cette perte douloureuse bien que tu ai eu la chance de ne pas voir grandir tes petits, contrairement à Rhaenyra et Helaena. Et si en tant de guerre il y avait des choses acceptables et inévitables, assassiner un enfant n'en faisait pas partie. Ignorant combien de temps tu était resté face au vent et au froid, versant toutes les larmes de ton corps frêle, même les rugissements des dragons ne t'atteignirent pas, tu était dans une sorte d'état second. Si bien que tu ne t'étais pas aperçue que quelqu'un venait de te porter pour te ramener à la forteresse. Tu voyais ses lèvres bouger, et deux autres hommes à côtés sans pour autant distinguer les paroles dites. Seul le mot mestre venait à tes oreilles avant que tu ne sente une main chaude se pose sur ton front. Reconnaissant la voix de ton père tu essayais de reprendre tes esprits et entendais ses mots horribles mais pourtant essentiels pour que l'on ne te prenne pas pour une faible femme. "Fais ce que j’ai fait, décide d’aller bien jusqu’à la fin de la semaine, force toi à sourire un peu parce que t’es encore en vie, c’est ça ton boulot. Continue la semaine suivante. "